Bruno Le Maire réclame un changement du Diagnostic de performance énergétique. Au ministère du Logement, on rejette cette réforme.
Le Diagnostic de performance énergétique suscite de nouvelles tensions dans le marché immobilier.
Changera ou changera pas? Les tensions autour de la rénovation énergétique des logements se renforcent. Au sein-même du gouvernement. Après l’interdiction de louer les passoires thermiques, c’est le DPE (Diagnostic de performance énergétique) qui crispe l’exécutif. Trois ministères, trois avis différents. Le ministre de l’Économie et des Finances veut purement et simplement changer le DPE «pour tenir compte des biais qu’il a, à la fois sur les modalités de chauffage et sur la taille des surfaces». «Des propriétaires me disent “C’est absurde votre truc! Ça favorise le chauffage au gaz plutôt que le chauffage électrique. Ça pénalise les petites surfaces qui sont demandées par les étudiants», affirme Bruno Le Maire
sur Sud Radio ce lundi.
Contacté par Le Figaro pour avoir plus de précisions, son entourage a renvoyé la balle au ministère de la Transition énergétique. L'entourage de Christophe Béchu assure, au Figaro, que le DPE est «fiable» mais «améliorable». «Nous travaillons pour le rendre plus fiable et éviter que ce soit une source de contentieux dans le cas où deux professionnels ne sont pas d’accord sur le DPE», assure-t-on au ministère de la Transition énergétique. Le 1er juillet 2024, entrera en vigueur un arrêté encadrant la certification des diagnostiqueurs qui vise à «renforcer la formation initiale, les contrôles et la formation continue».
De son côté, au ministère du Logement, on désapprouve la position de Bruno Le Maire: «Il n’est pas prévu d’engager une évolution à court terme du DPE, ni sur la méthode de calcul ni sur les modalités, affirme-t-on dans l’entourage de Patrice Vergriete. Le DPE a connu une refonte en 2021 et est aujourd’hui un outil fiable et mieux adapté aux attentes des particuliers.»
La fiabilité du DPE en cause
La prise de position de Bruno Le Maire vient encore jeter le trouble autour du DPE dont la fiabilité n’a de cesse d’être remise en cause. Et pourtant, sa méthode de calcul a été récemment changée. Ainsi, le diagnostic de performance énergétique ne se base plus sur les consommations énergétiques passées mais sur le profil du logement: sa structure, le type de chauffage, la qualité de l’isolation, la surface ou encore l’étage. «Les critères qui impactent négativement le DPE sont le dernier étage, si l’appartement est en pignon, le système de chauffage et l’état des fenêtres», explique Alexa Garzone, agent Sadone à Neuilly-sur-Seine.
.@BrunoLeMaire : "Je n'ai pas changé d'avis sur la location des passoires thermiques (...) Changement le diagnostic de performance énergétique (DPE) !"https://t.co/QKa5Efuc2Wpic.twitter.com/WZlrNjUu9F
— Sud Radio (@SudRadio) October 9, 2023
En quelques mois, le DPE est devenu un critère majeur avant d’acheter un logement. Des baisses de prix à deux chiffres sont possibles entre un bien classé C ou D et une passoire thermique, classée F ou G. Même les banques scrutent attentivement le DPE et peuvent accorder un crédit immobilier moins cher pour l’achat d’un logement énergivore, à condition que l’acquéreur s’engage à réaliser des travaux.
La pression est forte. Dans un peu plus d’un an, tous les logements dont le DPE est classé G - soit plus de 670.000 biens actuellement loués en France, selon Patrice Vergriete, ministre du Logement - seront interdits de location. Après avoir poussé «à titre personnel» pour un report du calendrier, Bruno Le Maire s’est rangé derrière la volonté du gouvernement de le maintenir. Même si l’exécutif réfléchit à de possibles «dérogations», à en croire Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.
Source: immobilier.lefigaro.fr
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